Syncro
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Table des matières
Un peu d'histoire
Les véhicules VW à 4 roues motrices portaient auparavant la dénomination "syncro".
Désormais, il sont appelés "4 motion". Ainsi le T5 4 motion a succédé au T4 syncro, qui lui même a remplacé le T3 syncro.
Les T3 et T4 sont équipés par des transmissions Steyr Puch alors que le T5 utilise un viscocoupleur de marque Haldex
T4 syncro
Boîte de vitesses
Sur le T4 syncro, la boîte est quasiment identique au reste de la gamme, mais avec des rapports en principe plus courts.
Le rapport de démultiplication final est également raccourci, donnant la priorité au franchissement sur l'économie de carburant.
La 02B est parfois rebadgée 02D.
Les 02G (phase 2) réservées au syncro diffèrent des 2RM seulement par leur code (3 lettres)
Voir Association moteur-boîte
Renvoi d'angle
Une boîte 4x4 classique dispose d'une sortie directe vers le deuxième pont. Dans le syncro, elle n'existe pas !
C'est la rallonge de cardan droite qui est modifiée, pour intégrer un dispositif de renvoi (ou de copie) du mouvement de l'arbre droit vers le différentiel arrière.
Cette méthode ultra-simple est très économique pour VW, comme pour le client : de nombreuses pièces sont identiques entre 2RM et 4RM !
Un arbre de transmission relie le renvoi d'angle au viscocoupleur situé près de l'essieu arrière.
"Talon d'Achille"
Le choix du renvoi d'angle présente une conséquence inattendue : en cas de fort patinage sur la roue avant gauche, la sortie de boîte droite ne tourne plus... En conséquence, cardan droit, renvoi d'angle et arbre de transmission s'arrêtent... et le T4 reste cloué sur place !
En situation délicate, le conducteur de T4 syncro doit donc s'efforcer de conserver le maximum d'adhérence sur la roue avant gauche !
L'option EDL (Voir plus bas) est heureusement venue compenser ce défaut par la suite, surtout en phase 2 .
Malgré cette tare de construction, le T4 syncro est loin d'être ridicule en franchissement. Il existe de nombreuses vidéos pour le prouver !
Viscocoupleur
Il permet de répartir la motricité sur les 2 essieux, en transférant le couple d'avant en arrière lorsque l'avant perd de l'adhérence.
A l'inverse, il réduit la consommation sur route en débrayant automatiquement le train arrière lorsque la seule traction suffit.
Le viscocoupleur comporte une série de disques à ailettes imbriqués : la moitié des disques sont reliés mécaniquement à la sortie de l'arbre de transmission (entrée), l'autre au boîtier de différentiel arrière (sortie). L'ensemble baigne dans de l'huile.
Sur route sèche, les roues avant et arrière tournent sensiblement à la même vitesse. Les disques alternés tournent donc de façon synchrone, les uns en face des autres. L'ensemble se comporte comme un cylindre plein qui tournerait dans un bac d'huile : il n'y a quasiment pas de déplacement d'huile. La sortie du coupleur est découplée et le T4 se comporte comme une traction avant.
Lorsque les roues avant (ou plus exactement la droite !) patinent, la différence de régime entre entrée (élevé) et sortie (quasiment à l'arrêt) crée un fort brassage de fluide : les disques les plus rapides projettent alors de l'huile vers les disques les plus lents, ce qui a pour effet de les entraîner. Le train arrière devient à son tour moteur. La puissance transmise est d'autant plus importante que le patinage des roues avant est élevé.
Un tel fonctionnement rappelle celui du convertisseur de couple sur la BVA.
Le principal reproche fait au viscocoupleur est son manque de réactivité. Il s'enclenche lorsque les roues ont déjà patiné, et donc que l'avant est déjà embourbé.
D'autres dispositifs antipatinage existent sur les 4x4. Le plus brutal est la transmission permanente comme sur de "vieux" 4x4. En plus sophistiqué on trouve notamment la transmission Haldex équipant le T5 4 motion, qui fait appel à un embrayage piloté.
Le viscocoupleur est robuste et demande peu d'entretien. Bien que VW le considère volontiers comme "graissé à vie" (oxymore), une vidange occasionnelle (tous les ~10 ans ?) est la bienvenue. Surveiller également les joints qui peuvent craqueler avec le temps, engendrant des fuites.
Influence sur les pneumatiques
Le viscocoupleur ne fonctionne correctement que si l'usure des roues arrière est quasiment identique à celle des roues avant.
Or en pratique l'usure est plus rapide à l'avant qu'à l'arrière pour diverses raisons (poids du groupe motopropulseur, roues directrices et motrices...).
En conséquence la circonférence des pneus arrière devient inférieure à celle des roues avant, et les roues avant tournent plus rapidement que les roues arrière, comme lors d'un patinage. Conséquence : le coupleur fait son travail et transmet alors du couple aux roues arrière.
Or les roues arrière ne peuvent pas utiliser ce couple pour aller plus vite, puisque leur vitesse est fixée par leur contact avec le sol.
Le surcroît de couple inutilisable devient alors de l'énergie perdue dans les pneus arrière sous forme d'usure accentuée : les pneus arrière s'usent sensiblement au même rythme que les pneus avant ! Parallèlement le moteur consomme d'avantage.
Il est donc vivement conseillé de changer les 4 pneus simultanément à intervalles réguliers, sans attendre une usure importante des pneus avant, comme on peut se le permettre en deux roues motrices. La dépense de pneus neufs est alors compensée par une réduction de consommation.
Roue libre
Le circuit de freinage est étudié pour appliquer le maximum de force sur l'essieu avant. L'arrière ne doit jamais bloquer, sous peine de finir en tête à queue !
En revanche lors d'un freinage d'urgence il n'est pas rare que les roues avant bloquent totalement, ce qui laisse au passage une belle trainée sur la chaussée !
L'apparition de l'ABS a permis d'éviter ce blocage total des roues, qui implique une perte de contrôle de la trajectoire par le conducteur.
Lors du freinage, cette différence de vitesse entre roues avant arrière entraîne un fonctionnent non-désiré du viscocoupleur. Les roues arrière peuvent alors entraîner les roues avant à la place du moteur, rendant le T4 instable.
Le phénomène est encore plus critique avec l'ABS ou l'ESP, où chaque roue doit pouvoir être freinée indépendamment des autres.
Une roue libre est donc placé placée au niveau du différentiel arrière, fonctionnant à la même manière que sur un vélo : l'avant (pédalier) peut entraîner la roue arrière, mais l'inverse n'est pas possible.
Blocage de roue libre
Lorsque le cam recule, la roue libre fait qu'on se retrouve dans la situation d'un vélo où le pédalier est tourné à l'envers : la roue arrière n'est plus entraînée !
Pour conserver la motricité sur les roues arrière, un dispositif électro-pneumatique de blocage de la roue libre est donc activé automatiquement lors du passage de la marche arrière, sans quoi l'arbre de transmission serait inopérant en reculant. Il utilise une électrovanne alimentée via le contacteur de feux de recul, laquelle relie le vérin de blocage au circuit de vide du freinage.
Blocage de différentiel mécanique
En option, le T4 syncro peut être équipé d'un blocage de différentiel à commande pneumatique. Ce blocage n'agit hélas que sur les roues arrière.
Là encore c'est un vérin pneumatique qui est relié au circuit de vide des freins, mais sans électrovanne cette fois : le bouton de la console centrale actionne une simple vanne manuelle. Seul ajout électrique : un voyant qui confirme la position "blocage" du bouton.
Une alarme sonore retentit si le conducteur oublie de supprimer le blocage, lorsque la vitesse dépasse un certain seuil.
Noter que les durites de vide reliées aux blocages respectifs de roue libre et de différentiel, ont des couleurs différentes, ce qui limite les risques d'erreur lors d'une maintenance.
Blocage de différentiel électronique
Sur les syncro équipés de l'ABS ou de l'ESP, la fonction EDL se révèle particulièrement utile pour contrer le patinage de la roue avant gauche (voir plus haut).
Noter que comme l'EDL agit aussi sur les roues arrière, il rend peu utile l'option de blocage mécanique de différentiel.
Voir EDL
Limites d'utilisation
En utilisation 4x4 le T4 est limité essentiellement par :
- son poids : un California s'en sort en principe moins bien qu'un Multivan par exemple
- son empattement : un van court s'en sort - toujours en principe - mieux qu'un long
- sa garde au sol : elle peut être améliorée par d'adoption de ressorts plus long à l'arrière. Il existe des kits dédiés à cet usage
Noter que sur les T4 phase 2, la prise d'air se fait sur le côté de l'aile droite : éviter les grosses projections de boue et d'eau sur cette partie, sous peine d'arrêter, voire d'endommager le moteur !
T5 4 motion
Section à compléter